Le CAP ne passe pas

Plus de 1800 personnes avaient envahi le stade Paul Robbe pour cette dernière. La journée avait commencé par le jubilé de Nounours qui voyaient ses amis et anciennes gloires du CAP opposés aux vétérans du XV de l’Absinthe. L’équipe du ‘Reste du Monde’ avec ma foi, encore de beaux restes, ne laissait aucune chance aux vétérans capistes. Puis dès 13H30, pas moins de trois matches se déroulaient sur les terrains pontissaliens. L’équipe réserve sur l’annexe Paul Robbe contre Maisons Laffitte, les cadets en Teulière A contre le leader Chalon sur le terrain Pourny et les Juniors en Balandrade en lever de rideau de l'équipe I contre ces mêmes chalonnais classés troisièmes. L’équipe B montrait le chemin en disposant des Yvelinois par 20-16. Le match phare de la journée pouvait débuter…

Ce dernier match de la saison régulière était particulier à plus d’un titre.
Trois joueurs tiraient leur révérence après de longues années au service de l’équipe. Georges Griffon le plus ancien, Baston (Sébastien Paulin), et Doudou (Romain Douard) ont décidé de prendre leur retraite rugbystique, du moins dans la pratique en championnat Fédérale. C’était leur dernier match pour deux d’entre eux (Doudou et Baston), Georges, blessé, ne pouvant malheureusement pas participer à la fête.
Madame Marie Patoz, la centenaire du jour, fidèle supportrice et amoureuse du ballon ovale, avait délaissé un moment ses conscrits au repas des classes, pour donner le coup d’envoi du match avec Lionel Genre Grandpierre (Nounours) accompagné de ses deux fillettes.
Auparavant, l’arbitre avait demandé une minute de silence en la mémoire de Monsieur Laborier, ancien président du CAP, décédé la semaine précédente.
 
Ce match chargé d’émotion pouvait enfin commencer. La bandas pontissalienne envoyait la musique pour réchauffer les spectateurs et encourager les petits jaune et bleu…

Les Capistes démarraient la rencontre contre le vent. Ce qui n’empêchait pas Armin Vehabovic de transformer sa première pénalité dès la deuxième minute, imité par son vis à vis deux minutes après (3-3). Le jeu s’équilibrait durant ce premier quart d’heure. Mais au fil des minutes, on sentait que les pontissaliens n’y étaient pas. Au contraire ce sont les visiteurs qui finalement imprimaient la cadence. Plus présents et plus engagés dans les regroupements et les duels, ils prenaient le plus souvent le jeu à leur compte. Sous pression, les jaune et bleu manquaient les plaquages et laissaient des failles dans la défense. Plusieurs incursions parisiennes étaient annihilées de justesse dans les vingt deux mètres. Pontarlier arrivait quand même à reprendre le score à la 18ème sur pénalité, mais le perdait de nouveau rapidement (6-6, 21ème). Réduits à 14, les visiteurs continuaient à imprégner un rythme soutenu à la rencontre. Du côté pontissalien, les rushs de l’arrière Hugo Thévenet, des ailiers Dorian Bovet et Tom Seabela  permettaient d’entrevoir des issues possibles. C’est peut être en passant au large que les locaux arriveraient à percer le verrou adverse. L’arbitre envoyait 10 minutes au repos un capiste sur carton blanc à la 33ème minute. Les visiteurs profitaient de cette supériorité numérique pour finalement marquer un essai après une belle attaque (35ème). Cet essai transformé juste avant la mi-temps leurs permettaient de mener 13 à 6 à la pause.
Les pontissaliens, décidemment n’avaient pas pris la mesure de leurs adversaires. Plaquages manqués, bousculés sur les phases de ruck, ils devaient absolument se reprendre en deuxième période pour pouvoir revenir sur leurs adversaires sinon… 

Le butteur visiteur avait encore l’occasion d’aggraver le score à la 44ème, mais il ratait la cible. Les jaune et bleu rentraient mieux dans cette deuxième mi-temps et parvenaient à jouer dans le camp visiteur. Le bientôt retraité Baston positionné en deuxième ligne ce jour, et en troisième ligne centre sur une mêlée aux 15 mètres, récupérait le ballon en sortie de mêlée et perçait le rideau défensif avec sa puissance et sa hargne pour aller aplatir d’un geste rageur sur la ligne (photo de l'essai de l'Est Républicain par Ianis Mishi reprise dans le diaporama - voir ci-dessous). Armin Vehabovic transformait (49ème, 13-13). Le public soufflait. Le CAP revenait dans la partie. Mais une nouvelle fois, le botteur visiteur sur une phase dominatrice des siens recevait le cuir et ajustait un drop (51ème, 13-16). Les Pontissaliens s’employaient mais sans succès, trop imprécis, trop brouillons, ils insistaient dans la confrontation au cœur. Ils auraient fallu peut-être à ce moment écarter pour espérer déborder les parisiens. Maisons Laffitte accentuait même son avance sur pénalité à la 70ème (13-19). Les derniers barouds d’honneur des jaune et bleu n’allaient pas au bout. Deux ultimes chances d'essais étaient annihilées par des en avants. Le score en restait finalement là et aux Yvelinois d’exprimer leur joie. Ils venaient de se qualifier pour les Play Offs. Les Pontissaliens, quant à eux, déçus mais réalistes se regroupaient pour le bilan du match et le discours positif du coach. La victoire était allée à l’équipe la plus volontaire, la plus en jus et la plus efficace.

Comme le président et le coach Alexandre Farina le rappelaient en fin de partie, l’objectif du maintien était atteint. La fin de saison a été difficile, les Pontissaliens n'ont plus le jus et la qualité de jeu qu’ils avaient en première partie de championnat, sûrement perdus durant la période hivernale avec ses conditions d’entraînement trop dures. Il faudra un jour s’occuper de ce problème afin d’avoir des conditions de préparation hivernale moins difficiles si on ne veut pas un jour désenchanter.

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