Une défaite mais des espoirs

Durant les dix premières minutes chaque équipe semblait maîtriser son sujet. Une pénalité de chaque côté était sifflée par l'arbitre du jour (3-3). Mais dès la 12ème minute, l’excellent arrière rumillien s’ouvrait un boulevard à grandes chaloupées et incisifs cadrages-débordements à travers une ligne défensive pontissalienne quelque peu timorée pour aller marquer le premier essai (3-10). Maxime Charpentier, botteur du jour en l’absence d’Armin Vehabovic, remettait les siens sur orbite à la 17ème (6-10). L’arrière rumillien allait de nouveau transpercer les lignes arrière du CAP à la 34ème pour son deuxième essai. (6-15). Le ton était donné. Le niveau de jeu et la ligne arrière de Rumilly venait de montrer en moins de 20 minutes que leur place de leader n’était pas usurpée. Le jeune demi de mêlée jaune et bleu donnait trois points supplémentaires aux siens avant la mi-temps (9-15). Le CAP mené au score restait néanmoins au contact malgré une fin de mi-temps à 13 (carton blanc à Ludovic Dhote et carton jaune à Alexandre Farina pour protestation). 

Dés la reprise, les Rumilliens récitaient leurs gammes et allaient de nouveau franchir la ligne d’en-but pontissalienne par trois fois (47ème, 51ème et 59ème, 9-36). Ce que l’on craignait se dessinait… L’addition pouvait devenir très lourde. Les Capistes dès lors allaient puiser dans leurs dernières ressources et se lançaient corps et âmes dans la bataille. La fin de partie était à l’avantage des jaune et bleu qui malgré la fatigue terminait le match avec courage, hargne et volonté. Ils étaient récompensés de leurs efforts par deux essais. Après trois mauls écroulés sur la ligne d’en-but adverse, l’arbitre accordait un essai de pénalité justifié au pack pontissalien (74ème, 16-36). Et après plusieurs mouvements au près mettant les Rumilliens sur la défensive, Teddy Parisot avec une énergie d’où on se demande encore où il a pu aller la chercher après l’engagement qu’il avait montré durant cette partie, transperça la défense rouge et noire et alla aplatir en plongeant dans l’en-but adverse (77ème, 23-36). 

Malgré la défaite, l’honneur était sauf. Les jaune et bleu pouvaient sortir la tête haute de leur stade fétiche. Les spectateurs et supporters présents le montraient par leurs applaudissements nourris en guise de remerciements. Thomas Forestier un des piliers du groupe pouvait être fier de ses équipiers qui lui avaient dédié ce match avant une retraite rugbystique bien méritée. Il venait les embrasser un après l’autre en ne pouvant retenir ses larmes. Puis les joueurs laissaient sortir seuls du terrain Thomas et l’entraîneur-joueur Alexandre Farina, pour qui c’était aussi la der en tant que joueur, sous les applaudissements chaleureux du public. Le président pouvait être fier de ses "gars" qui avaient démontré les valeurs essentielles du rugby dans leur antre du stade Paul Robbe pour défendre les couleurs du club: l’engagement, la solidarité, la volonté et un gros mental malgré des conditions difficiles depuis plusieurs mois. Un seul petit regret: pourquoi ne pas avoir pu rivaliser de cette manière sur des matches précédents?   

Un satisfecit aussi aux jeunes joueurs qui, depuis plusieurs matches maintenant, suite aux blessures et absences de nombreux titulaires, ont montré que l’on pouvait compter sur eux. Un bon point aussi aux trois juniors appelés en première pour ce match ô combien difficile. Bravo à eux. Sans complexe, ils se sont engagés dans la bataille et ont tenu leur rôle. 

Maintenant, il va falloir analyser sereinement cette saison et trouver les remèdes pour tout d’abord panser les plaies car il y doit y en avoir nécessairement quelques unes et ensuite (re)construire sereinement pour la saison prochaine...